Basse-Terre : Une rentrée pastorale sous le signe de l’unité et de la communion


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dimanche 22 septembre 2024
La Cathédrale

Dimanche 22 septembre 2024, 25ème dimanche du Temps Ordinaire, à la cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe, a été célébrée la messe de lancement de l’année pastorale des paroisses du chef-lieu. Un office présidé par le père Anthony, curé de Basse-Terre, avec ses côtés son vicaire, le père Rémy, les autres prêtres collaborateurs, de même que les diacres Yves LABRI et Robert CABALD.

Cette célébration actait aussi la rentrée pour les servants d’autel de la cathédrale, de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Sainte-Thérèse qui étaient présents en nombre pour vivre ce moment d’unité. C’est dans ce même élan, faisant écho à la devise épiscopale de notre évêque Mgr Philippe GUIOUGOU, « Que tous soient un », que les chorales des trois lieux de culte de Basse-Terre, ont animé en un seul chœur cette messe dominicale, accompagnées à l’orgue par Jean-Michel LESDEL, le tout devant une belle assemblée de fidèles.

Ce sont les jeunes de l’école de danse « Les Balisiers » qui ouvraient la procession d’entrée, suivies des servants d’autel, des grands clercs, des diacres, prêtres et du célébrant. Au pied de l’autel, deux panneaux étaient bien mis en évidence. L’un rappelait l’intitulé de la lettre pastorale 2024-2025, de Mgr Philippe GUIOUGOU, notre évêque : « Pour une Eglise de Communion. Osons aller encore plus loin aux périphéries ». Tandis que l’autre mentionnait la manière dont les paroisses du chef-lieu comptent décliner cette feuille de route de l’évêque au sein des communautés paroissiales du chef-lieu, à savoir : « Pour une Eglise de Communion, toujours missionnaire, marchons ensemble, à l’écoute de l’Esprit Saint ».

Après la 1ère lecture tirée du livre de la Sagesse (Sg 2, 12.17-20) « Condamnons-le à une mort infâme » et la seconde, de la lettre de saint Jacques (Jc 3, 16-4,3) « C’est dans la paix qu’est semée la justice, qui donne son fruit aux artisans de paix », noous avons médité l’Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 9, 30-37), « Le Fils de l’homme est livré… Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le serviteur de tous », proclamé par le diacre Yves LABRI, malvoyant.

L’homélie lumineuse de Père Anthony

Dans son homélie, Père Anthony a souligné le caractère spécial de ce vingt-cinquième dimanche du temps ordinaire de l'année liturgique B pour les communautés de Basse-Terre. Une singularité liée au fait que c’est ensemble que ces communautés ont choisi de donner le coup d'envoi de cette nouvelle année pastorale. « S'inspirant de la parole de Dieu pour aujourd'hui, trois vérités peuvent nous guider dans nos missions respectives tout au long de l'année. La première, nous devons intégrer, que la suite du Christ passe nécessairement par le mystère du calvaire. Le Seigneur Jésus avant d’être le Messie glorifié et exalté est d’abord le Messie crucifié. Et c'est la pédagogie même de Dieu pour nous sauver. Jésus est le serviteur outragé, humilié et insulté. C'est aussi, la pensée de l'auteur du livre de la sagesse en première lecture. Le juste, aux prises avec les méchants. En effet, personne n'aimerait souffrir, c'est une évidence. Cependant, en défendant une cause juste, nous sommes amenés à faire face à l'esprit du monde qui est toujours en contradiction avec la vérité. Premier effort de conversion, en cette rentrée pastorale. Nous ne pouvons pas éviter le mystère de la passion, en étant disciple missionnaire du Christ » a indiqué le curé des paroisses de Basse-Terre.

Et Père Anthony de poursuivre en ces termes. « Pour une 2ème fois, le Seigneur Jésus avait annoncé le mystère de sa passion. Mais les apôtres faisaient semblant de ne pas entendre ni comprendre. Leur réaction est souvent la nôtre. Quand nous exerçons des responsabilités, nous attendons que tout aille bien. Pourtant le Christ lui-même enseigne hier et aujourd’hui, si quelqu'un veut me suivre, qu’il prenne sa Croix, qui aime sa vie la perdra. Qu’on le veuille ou non, suivre Jésus nous oblige à prendre le même itinéraire que lui. Nous ne pouvons pas gommer le mystère de sa passion et nous ne sommes pas encore de vrais chrétiens si nous n'avons jamais été éprouvés dans l'annonce de l'Évangile. L'Église des premiers siècles s'appelait l'Église des martyrs, tellement les premiers chrétiens ont été éprouvés dans la suite du Christ et l'annonce de la Bonne Nouvelle ».

Lutter sans relâche contre les fruits de l’orgueil

Deuxième vérité relevée par le curé de Basse-Terre dans cette homélie. Celle suivant laquelle, a-t-il expliqué, le Seigneur Jésus nous invite à comprendre que les valeurs du Royaume sont contraires aux valeurs de ce monde. « Alors qu'il annonçait sa passion pour une 2e fois, les apôtres se battaient entre eux pour la première place. Frères et sœurs bien-aimés(es), pour Jésus notre Seigneur, on devient grand si l'on se fait serviteur de tous, il enseigne, les chefs des nations commandent en maîtres et seigneurs, ils font ressentir leur pouvoir, mais pour vous, celui qui veut être le premier sera le serviteur de tous. Lui, le maître, le Seigneur, il a donné l'exemple jusqu'à laver les pieds de ses apôtres. Il nous enseigne à faire de même, nous communautés d'Église. En effet, en famille, dans les institutions, les mouvements, nos associations, nos communautés, nous revendiquons souvent la première place, nous nous prenons pour les plus grands, les plus intelligents, les plus anciens, les plus compétents. En fait, ces attitudes sont plutôt les fruits de notre orgueil. Ce sont toutes ces convoitises, convoitises qui nous poussent à faire la guerre, à entrer en conflit et créer des rivalités inutiles, selon saint Jacques » a déploré le curé du chef-lieu. 

Le chemin de l’humilité…

Autre effort de conversion appelé des vœux de Père Anthony en cette rentrée, l’émergence d’une communauté de serviteurs et de servantes, dans la logique du Royaume : le premier est le dernier, et le dernier est le premier. « Une telle pensée nous invite à faire taire en nous, tout sentiment d'égoïsme et de domination. C'est ainsi que nous éviterons les conflits inutiles qui mènent au désordre et à toutes sortes d'actions malveillantes et violentes. Enfin, la 3e vérité que nous sommes appelés à intégrer dans la suite du Christ. C’est le chemin de l’humilité. Jésus nous enseigne à ressembler aux petits enfants. Il nous appelle à imiter leur comportement. Nous le savons, un enfant est symbole d'innocence, de pureté, de sainteté, de liberté, de vérité et même de dépendance. L'esprit d'enfance est donc l'esprit d'humilité, de simplicité, un esprit d'abandon, confiant dans la toute-puissance et la miséricorde du père trois fois Saint » a-t-il indiqué.

… A l’exemple de la petite Thérèse

« Le chemin de l’humilité, c'est la voie que sainte Thérèse nous exhorte à choisir pour que nous ayons accès à la Sainteté. C'est la spiritualité de la petite voix que nous aurons à méditer avec le Père Rémy pendant le temps de la Neuvaine préparatoire à la fête de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Si nous ne sommes pas animés par l'esprit d'humilité, nous ne pouvons pas être disciple du Christ, ni avoir accès à son Royaume. Heureux les humbles de cœur car le Royaume des cieux est à eux. Troisième effort de conversion en cette période de rentrée, dans nos équipes, services, mouvements pastoraux, chorales, demandons au Seigneur la grâce de l'unité, contre tout esprit de grandeur, de supériorité, d’autoritarisme destructeur. Car c’est en nous accueillant dans l'humilité les uns les autres, que nous sommes sûrs de construire l'Église de Jésus-Christ, à Basse-Terre et en Guadeloupe » a conclu Père Anthony. N’est-ce pas aussi le rôle du pasteur que de questionner avec bienveillance et à la lumière de l’Evangile, les consciences de chacun sur ses attitudes en Eglise, en communauté et au-delà ? Une chose est sûre, les messages sont passés.

Quand l’Esprit Saint dispose les cœurs

Durant cette magnifique célébration, il a aussi été porté à la connaissance des fidèles que le diacre José OBERTAN, ne sera désormais plus en mission sur les paroisses de Basse-Terre. Désireux d’aller plus loin avec le Christ, il est en chemin vers le séminaire, et vit ce temps de discernement et de profonde intériorité au sein de la paroisse de Trois-Rivières. Une nouvelle accueillie dans la joie par les fidèles. L’information étant communiquée, Père Anthony a invité tout un chacun à s’unir par la prière à l’aspiration du diacre José à donner encore plus sa vie à Jésus et à notre Eglise.

Une grâce incarnée par la chanteuse lyrique Luan POMMIER

Et comme pour conférer à ce temps de grâce vécu en communauté et en communion, une dimension encore plus en dehors du temps, un grand moment d’émotion saisi l’assemblée à la fin de cette messe dominicale de rentrée pastorale des paroisses de Basse-Terre. La chanteuse lyrique Luan POMMIER qui assiste régulièrement aux célébrations à la cathédrale et qui était présente ce dimanche interpréta « Ave Maria » en solo comme chant d’action de grâce. Une prestation qui a touché tous les cœurs au sein de l’assemblée et bien au-delà via les réseaux sociaux du diocèse de Guadeloupe.  Pour rappel, Luan Pommier, chanteuse lyrique guadeloupéenne malvoyante, avait bouleversé le monde récemment par son interprétation de l’hymne paralympique lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux, à Paris. Atteinte depuis la naissance d’une maladie génétique rare qui attaque sa vue, elle a fait de son handicap une force. Quel merveilleux témoignage de foi pour toutes et tous. Pas de doute, l’Esprit Saint était puissamment à l’œuvre durant cette célébration.

Le service diocésain de la communication (Photos : Gladys FUNDERE)